PATRICK KELLY – HYPNOSE et PHYSIONUTRITION NANTES

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Aucune généralisation n’est totalement vraie, même pas celle-ci – Oliver Wendell Holmes

Définition

Généraliser : Etendre à tout un ensemble de personne ou de choses. Raisonner, conclure du particulier au général.

Réflexions et expérience 

La généralisation se trouve en plusieurs endroits dans la pratique hypnotique. Elle est utilisée dans les sciences par la pratique inductive. A partir d’un ou de plusieurs éléments particuliers d’expérience on va tenter d’en tirer une règle plus générale. Elle va dans le sens inverse de la déduction qui procède du général au particulier. En science, l’induction peut être source de nombreuses erreurs si elle n’est pas validée par l’expérience. La majorité des personnes n’ayant pas eu de formation logique, d’éducation en la matière, peuvent confondre assez facilement induction et déduction. Cette confusion a été largement commentée par les sophistes et les logiciens.

En hypnose, la généralisation fait partie de l’ensemble des artifices linguistiques permettant de créer des phénomènes de conviction, d’étendre subtilement ce qui commence à se passer, à naitre, que ce soient une sensation, une impression, une humeur, un état particulier.

Un phénomène hypnotique que j’utilise souvent est celui de la lévitation du bras. Peut être parce qu’il constitue à mes yeux un phénomène indubitable de transe. Pour la provoquer, j’essaie d’abord de faire naitre quelque chose dans un doigt, de faire bouger quelque chose, d’établir le contact avec une infime partie de la main. Puis, une fois ce contact établit et visible par un micro mouvement, je commence à suggérer la sensation de légèreté dans la main. Des premiers signes physiques vont m’indiquer si une réaction a bien lieu pour que je puisse la ratifier et l’étendre. Et tout l’art va être d’amplifier un peu plus ce qui se passe, de passer du doigt aux doigts, à la main, au poignet, à l’avant bras puis au bras tout entier. La suggestion fonctionne comme une contagion. Une fois qu’un phénomène est amorcé, on peut, avec le bon rythme – c’est-à-dire celui qui est propre au patient – généraliser ce qui se passe. Là où la généralisation passe à un autre niveau, thérapeutique et surprenant, c’est quand on utilise le phénomène pour dire « alors que le bras se lève, tu ressens la vie avec plus de légèreté et au fur et à mesure qu’il continue à monter tu apprends facilement et agréablement… » .

La généralisation peut être utilisée « au même niveau » par exemple en restant dans le domaine physique pour passer d’une main à un bras, mais aussi en opérant un glissement de sens, par recadrage entre des domaines qui n’ont à priori rien à voir rationnellement, le mouvement physique par exemple peut correspondre à la résolution métaphorique d’un problème. Il est intéressant d’un point de vue utilitariste, d’utiliser les prédispositions des patients pour créer des phénomènes hypnotiques « recadrés » comme signes de la mise en place de la solution recherchée.

Avec du recul, je considère que le recadrage (au sens large et non limité à la technique dit de recadrage) est toujours utilisé lorsque l’on travaille en hypnose ; Recadrer tout ce que dit (ou fait ou ne fait pas) le patient en l’orientant dans le sens d’une réussite et d’une preuve de progrès constitue une marque d’habileté. Une lévitation de bras, obtenue à la suite d’une induction, signifie sans aucun doute que le patient entre en transe. Mais si le bras ne bouge pas et semble lourd, je peux recadrer cela pour prouver au sujet qu’il est déjà si profondément détendu qu’il est prêt à descendre encore plus profondément en transe. Si pour une raison ou une autre, le patient est sur le point d’interrompre l’induction en éclatant de rire, je peux le complimenter en lui disant qu’il ne perd pas son sens de l’humour même lorsqu’il est en transe ! Si quelqu’un me déclare qu’il n’était pas en transe, je peux le recadrer en lui disant qu’en hypnose rien ne peut être fait contre la volonté du sujet etc.

La généralisation peut servir de pseudo-preuve à un recadrage en jouant sur le glissement de sens suivant : « si tel phénomène physique se passe, c’est la preuve « qu’à un autre niveau » (psychologique, émotionnel etc.) quelque chose d’important dans la résolution de la problématique se passe aussi.

L’utilisation habile conjuguée de la généralisation et du recadrage permet donc de créer et d’étendre des phénomènes psychophysiologiques dont le nouveau sens aura une valeur thérapeutique bénéfique pour le client.