PATRICK KELLY – HYPNOSE et PHYSIONUTRITION NANTES

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« Je est un autre » Arthur Rimbaud.

Définition

Lorsque Milton Erickson parle de « l’Inconscient », il considère que c’est tout ce qui n’est pas encore conscient pour nous est ce qui reste dans le domaine de « l’Inconscient ». Et c’est dans l’Inconscient que se trouvent toutes les ressources qui peuvent amener au changement. A l’encontre de l’inconscient freudien siège de pulsions souvent négatives, refoulées et qu’il convient de conscientiser pour les maitriser, l’inconscient Ericksonien est perçu comme un esprit sage et averti, aidant et siège de multiples ressources positives.

Réflexions

Lorsque j’ai entendu pour la première fois prononcer le mot inconscient lors d’une séance d’hypnose, j’ai été très surpris, interloqué. C’était en cours, lors de l’apprentissage des techniques PNL. L’inconscient était personnifié et on s’adressait à lui comme a une personne entière, avec confiance, déférence ; on le remerciait bien à la fin de la procédure.

Dans mon langage, ce mot « INCONSCIENT » ne voulait pas dire grand-chose et constituait à mes yeux une curiosité anachronique, une croyance. Un terme peut-être moins surprenant dans mon cas aurait pu être « Une autre partie de toi » ou « ton corps ».

Bref, il fallait trouver pour moi des mots qui correspondent mieux au langage d’un enfant de 5 ans 😉 n’ayant pas connu Freud et ses dérivés. J’adhérais néanmoins immédiatement à la méthode PNL, très structurée, logique, mais il m’a fallu plus de temps pour accepter et intégrer cette personification bizarre.

J’ai alors pris une conscience supplémentaire de la nécessité d’employer le bon langage propre à chacun des patients, et correspondant le mieux possible à ses références, à ses croyances. Les mots me sont apparus pour ce qu’ils sont, des sons correspondant à des symboles et qui entrainent en nous des processus mentaux, une chimie émotionnelle profonde, d’abord dans le cerveau puis relayée dans le corps.

Si le mot n’est pas assimilé, si le sens n’y a pas été inscrit correctement, il déclenche au plus un étonnement, un amusement. Le langage est métaphorique par nature et la réaction qu’il provoque apparait comme magique. De simples sons, des incantations peuvent provoquer des attitudes peu ordinaires, des changements profonds, modifier le cours d’une vie. L’attitude du thérapeute s’adressant à une entité « habitant » à l’intérieur de la personne consciente m’apparait très proche de celle des sorciers, chamans, exorcistes, invoquant des esprits, des êtres, ayant pris possession du malade et négociant avec ceux-ci une guérison, soit par le rituel, l’injonction, les offrandes, ou l’expulsion etc…

Ces pratiques répandues sur tout le globe prouvent que la personnification d’un mal, ou d’un bien, d’une entité physique ou psychologique, leur nominalisation permette une interaction sensible entre le guérisseur et le patient. Il faut avoir prise sur les choses et pour cela les nommer. La croyance (sous tous les aspects étudiés à la lettre C comme Croyance) dans la réalité de l’entité, quel qu’elle soit et quel que soit sa dénomination pourvu qu’elle corresponde bien à la culture du patient est déterminante dans la possibilité du changement.

On peut croire ou non en certains Mots ; l’art est de trouver les Mots qui respectent la croyance de chacun. L’acquisition des nouveaux mots, de concepts, du langage, donne des outils supplémentaires d’accès à une réalité (en même temps qu’il l’appauvrisse par simplification) et il faut parfois en passer par là, par leur acquisition, maitrise et adhésion pour pouvoir accéder aux émotions afin de pouvoir les retoucher comme un peintre impressionniste jouant de son imagination et de la palette submodale.

En conclusion l’utilisation en hypnose du concept d’inconscient permet d’attribuer à une entité les comportements hypnotiques libérés du contrôle conscient. Ce n’est plus l’hypnotiseur qui est à l’origine de ce qui apparait (comme cela peut le sembler en hypnose classique), ni le sujet de sa propre autorité. C’est à l’inconscient qu’incombe la responsabilité de ce qui apparait.

Se poser la question de la légitimité de personnifier « l’inconscient » n’a de sens que d’un point de vue utilitariste. Ce qui compte avant tout c’est que ce concept soit utile pour induire l’hypnose et réaliser un travail psychologique de qualité. Ce qui est le cas si le concept à autant de sens pour le sujet qu’il soutien le cadre théorique et pratique dans lequel s’inscrit le thérapeute.