PATRICK KELLY – HYPNOSE et PHYSIONUTRITION NANTES

3 rue de la biscuiterie  44000 NANTES

Envoyer un message

Appeler le cabinet

Heures d'ouverture

lun-ven : 13h30-20h00
sam-dim : 09h00-15h30

Les vérités sont des illusions dont on a oublié qu’elles le sont. Friedrich Nietzsche.

Définition
Croyance : Action, fait de croire une chose vraie, vraisemblable ou possible.(Le Robert de Poche 2009)
Valeur : une croyance sur ce qui est important pour nous dans la vie.

Réflexions
Les phénomènes liés à la cristallisation des croyances et leurs utilisations sont clefs pour comprendre le fonctionnement de l’hypnose et de l’hypno-thérapie.

D’après ce que j’ai pu constater, analyser, éprouver, la croyance intervient à différents niveaux que je vais détailler ensuite :

Croyance dans l’hypnose et la possibilité de rentrer en hypnose
Croyance dans le pouvoir guérisseur de l’hypnose – et de façon plus générale d’un patient pour une thérapie & un thérapeute en particulier.
Croyance (ou plutôt Acceptation) dans ce que dit et fait l’hypnotiseur avant, pendant et après la transe.
Croyance du thérapeute en ce qui concerne le problème « dont est atteint » le patient et dans la possibilité de guérison du patient.
Croyance du thérapeute en ses capacités thérapeutiques.
Croyance en une Réalité

Croyance dans l’hypnose et la possibilité de rentrer en hypnose
La croyance en l’hypnose est déterminante pour pouvoir entrer en état de transe. En hypnose classique un ensemble de « trucs » relevant de la physiologie naturelle sont utilisés habilement comme phénomènes de persuasion permettant de « prouver » à l’hypnotisé que « quelque chose se passe » et que c’est bien le signe que la transe est en train d’apparaitre, de se produire. Et c’est justement au moment où l’hypnotisé commence à se dire : « oui, je sens quelque chose au niveau de ma main » ou « mes paupières sont collées » que la transe commence à se produire réellement. Comme un phénomène récursif, auto-amplificateur, la croyance en l’apparition de la transe crée la transe. Souvent, lors des premières séances avec un nouveau patient j’utilise des techniques de persuasion de l’hypnose classique – chute en avant et en arrière utilisant la position de Romberg (les pieds joints), technique du plafond de verre – je demande au patient de fermer les yeux et pose mon doigt sur le front du patient juste entre les sourcils et le fait remonter vers le haut du crane suggérant de « suivre des yeux » le bout du doigt, de l’intérieur, comme si le crâne était transparent et je suggère ensuite que les paupières sont collées. Ces phénomènes physiologiques naturels (perte d’équilibre facilitée quand on a les pieds et les jambes serrées, et impossibilité d’ouvrir les paupières quand les yeux sont orientés vers le haut) sont des phénomènes physiologiques naturels mais qui peuvent paraitre sur le moment surprenant. C’est cette surprise qui va permettre une forme de confusion rapide et de lâcher-prise permettant la transe. Ces phénomènes de persuasion permettent d’asseoir l’influence du thérapeute pour la suite de la séance et de ne plus avoir à démontrer « la réalité du phénomène de transe ». Le patient est prêt à se laisser aller dans une transe plus profonde, les résistances ont été généralement libérées.

Par exemple, une personne rencontrée lors de la formation en hypnose Ericksonienne m’a dit, après plusieurs semaines, qu’elle avait l’impression de ne pas avoir connu encore de « transe » réelle. Nous étions le soir, après une journée de formation, assis à plusieurs au café et j’étais dans de « bonnes dispositions », plein de la conviction que tout le monde était hypnotisable ;-). Je lui ai demandé de tendre son bras, la main serrée et le pouce levé. Puis de fixer son pouce sur lequel j’ai tracé une croix imaginaire, puis de fixer la croix intensément etc… J’ai continué ainsi quelque temps – puis je lui ai suggéré que son bras était de plus en plus lourd, pesant, de plus en plus pesant. J’ai vu qu’elle résistait – et je lui ai dit qu’elle pouvait résister et que son bras était de plus en plus pesant, qu’il baissait. J’ai vu le moment où elle « lâchait ». Elle avait les yeux grands ouverts et voyait son bras baisser inexorablement. Je lui ai dit que quand le bras toucherait la jambe elle « partirait » dans un profond état de transe etc. Je crois que le cadre, l’assistance qui voyait cela avec toute son attente croyante, fascinée, ont renforcé le coté spectaculaire que cette personne attendait, espérait. Je l’ai ramené après quelques instants, à la veille, bien équilibrée, suggérant qu’elle pourrait maintenant reconnaitre les états de transe quand elle le souhaiterait et elle était visiblement soulagée d’avoir pu enfin lâcher-prise, au bout se son parcours de formation, en fin de Maitre-Praticien ;-). Pour certains, passer par une phase spectaculaire – de type hypnose classique – peut être un bon moyen de les débarrasser définitivement d’un doute limitant et contre-productif pour l’entrée en transe. D’une certaine façon je les comprends bien car cela a été aussi ma problématique, et aussi ma chance de rencontrer l’hypnose classique assez tôt sur mon parcours pour balayer mes doutes sur la réalité du phénomène hypnotique.

Croyance dans le pouvoir guérisseur de l’hypnose
Cela me semble maintenant évident que l’hypnose et la PNL s’intéressent autant aux « croyances » des patients et de leurs méta-programmes ou autres filtres interprétatifs. Ceux-ci vont produire à partir de leurs perceptions physiologiques, sociales et personnelles la réalité qui leur est propre. Chacun se configure sa carte du monde avec sa topologie et ses frontières. Lors de l’anamnèse, le thérapeute va s’efforcer de comprendre au mieux cette carte. Quelles sont les croyances qui peuvent empêcher un individu, dans la qualité de son rapport au monde, à autrui, de lui nuire éventuellement dans son adaptation. Si les croyances du patient s’avèrent limitantes, l’art du thérapeute va être de subtilement préparer le terrain en ouvrant les portes de nouveaux possibles grâce à la suggestion et à la mise en scène de la séance. Déjà, au moment de l’anamnèse où commencent à se planter les graines que l’on fera germer pendant la transe, le thérapeute va « normaliser » la situation du patient, « étendre les perceptions positives », « recadrer les croyances » le cas échéant, « projeter le client vers un avenir libéré du problème ».

La normalisation du problème effectuée lors de l’anamnèse, l’introduction de la banalité du cas procède en ce sens, en une révision des croyances concernant la gravité du problème et la possibilité de le guérir : « et d’ailleurs madame, pas plus tard que la semaine dernière une autre personne présentait exactement le même symptôme que vous et … ». Le problème se « normalise » et commence à se transformer subtilement de quelque chose de grave en inconvénient banal qui d’ailleurs appartient déjà au passé par le miracle de la conjugaison. Après la transe, il aura disparu, ou au moins commencé à disparaitre – il suffit d’observer tous ces changements positifs qui déjà, à partir de maintenant et dans les jours suivants vont se présenter. Bien les noter.

S’il y a un lien entre l’hypnose et la magie du magicien, c’est parce qu’un tour de passe-passe s’opère 😉 – celui qui consiste à faire croire à la réalité d’une chose, du changement qui vient de se produire. Et c’est cette illusion, cette croyance, qui fait que le changement devient bel en bien réel et advient.

En accord avec la perspective utilisationnelle d’Erickson, je fais attention à ne pas aller « contre » les croyances profondes de mes patients mais à utiliser celles-ci du mieux possible dans la mesure où ces croyances peuvent aussi potentiellement constituer des alliés. Par exemple, certains patients lors de la sortie de transe présentent une amnésie spontanée et sont persuadés que quelque chose d’extraordinaire s’est passé pendant la séance. J’abonde, l’air entendu, et discrètement dans leur sens. Le changement s’était bel et bien produit et allait se poursuivre, et il ne fallait pas trop en parler pour ne pas entraver ce qui était en route et allait continuer de se produire inexorablement. Certains étaient étonnés que je ne leur fixe pas de prochain rendez vous, et avec du recul, je pense que cette attitude a contribué pour quelques patients a effectivement provoquer un changement rapide. Cela a été le cas notamment lors de séances de sevrage tabagique. Il m’a alors fallu dans certains cas me faire violence pour ne pas demander de feedbacks par téléphone et me faire aussi discret qu’un sous-marin nucléaire en mission de longue durée, dans les jours ou semaines suivant la séance. Les rencontres inopinées ou coup de fils de nouvelles personnes envoyées par ces patients m’ont ensuite permis d’obtenir un feedback positif détourné. Assurément, et quel que soit ce qui se passe pendant la séance, la croyance du patient dans la possibilité de sa guérison et dans la compétence du thérapeute sont déterminantes dans le succès.

Cela rejoint le fameux effet « Placebo » qui est reconnu comme un élément essentiel au cœur de tous les soins traditionnels ou non. Aujourd’hui, le succès des médecines douces repose probablement pour une bonne part sur la mise en valeur de l’effet placebo. Les patients se montrent désormais de plus en plus méfiants face à la technologie médicale et pharmaceutique, déshumanisée et productiviste, et pensent de plus en plus : que les substances naturelles sont meilleures pour le corps que les produits de synthèse, que le pouvoir d’auto-guérison du corps est souvent suffisant. Ces médecines alternatives réunissent un certain nombre d’éléments qui contribuent à la mise en valeur de ce « médicament formidable et inépuisable» qu’est l’effet placebo : symboles et rituels de guérison, attention par l’examen approfondi, enthousiasme et implication du « thérapeute », encouragement, regard positif, forte espérance du patient dans la possibilité d’amélioration de son état de santé. Dans la pratique médicale et thérapeutique, faire « naitre » et développer un effet Placebo, le faire durer et permettre au patient de s’en sevrer m’apparait fondamental. Dans les psychothérapies ce Placebo, dont l’origine est vieille comme le monde des hommes et de leurs sages-guérisseurs, ce sont un ensemble de paroles ingérées et de pratiques qui développent la conviction de l’homme en la réalité de sa guérison. Il y a 2500 ans le sophiste Gorgias, démocrate, orfèvre de la rhétorique et professeur à Athènes du jeune étudiant Hippocrate, se plaisait à dire que : « par la parole j’ai plus de réussite dans les soins aux malades que mon frère médecin ».

L’utilisation de la croyance, qui peut être orientée positivement ou négativement (tout comme le placebo et le nocebo), est au cœur de nombre de guérisons diverses, voire inexpliquées lors de pratiques maniant avec précision rituel et croyances: religions et processus de prière, exorcisme, chamanisme, sorcellerie, naturopathie, homéopathie, Reiki, Channelling, etc…

La croyance des « fidèles » en la pratique, la foi en un résultat escompté, la maitrise et la force de conviction, sont les éléments clefs du succès.

Un bon thérapeute s’inscrivant dans la veine utilisationnelle d’Erickson se servira donc de l’attente croyante du patient pour atteindre le résultat et intégrera ce fait à l’approche stratégique de la thérapie.

NB : Etymologiquement, le terme « Placebo » signifie « je plairai » en latin. Ce terme était utilisé lors des incantations des Vêpres des morts lors de la liturgie catholique : « Placebo domino in regione vivorum… » (Je plairai à Dieu au Royaume des vivants…). Le terme devait sa connotation péjorative au mépris affiché à l’égard des individus payés pour dire des « Placebos » lors des enterrements au Moyen-âge.

Croyance en ce que dit et fait l’hypnotiseur
Avant d’établir un état propice à l’influence, à la croyance en la parole de l’hypnotiseur, il importe d’établir un bon rapport, de réduire les résistances possibles. J’ai ainsi découvert cette façon de préparer, basée sur un « rapport de confiance » en hypnose Ericksonienne, à l’aide de la calibration et de la synchronisation et dans une forme de soumission consentie à l’autorité, en hypnose classique où, à un bon rapport doit s’ajouter quelque chose de l’ordre de la fascination. Le langage Ericksonien me parait particulièrement puissant pour entrainer le patient dans une acceptation progressive à l’aide des mélanges entre truismes, yes-set, ratifications, présuppositions, liens logiques « et » etc… Le passage de la banalité lénifiante et acceptable du pacing verbal, d’un langage qui constate une réalité évidente, vers la conduite, le leading créatif du thérapeute et accepté par le patient, me parait particulièrement important et subtil. Une bonne part de la qualité de ce qui va se passer après, en transe, se joue dans cette façon de passer de la référence à la profèrence du langage – c’est-à-dire vers la parole créatrice de l’hypnotiseur et dans la prédisposition mise en place pour croire, se laisser à croire en une parole donnée, pleinement intégrée.

Il est particulièrement important que l’hypno-thérapeute ne « casse pas » la prédisposition à croire et à se laisser aller, mise en place par une bonne préparation, en commettant des erreurs évidentes. Il m’est parfois arrivé en tant que patient, en état de transe, de souhaiter intervenir parce que l’hypno-thérapeute se trompait entre la main gauche et la main droite – ou qu’un mot ne convenait pas, était impropre à la situation, comportait une erreur que la littéralité du langage attendu par l’inconscient rejetait immédiatement. La sensation était alors désagréable et me ramenait vers l’état conscient.

L’hypnose me parait très indiquée pour toutes les personnes souffrant d’une blessure de « trahison ». En effet, l’apprentissage de la transe et du lâcher-prise sont en eux-mêmes métaphorique d’une restauration de la confiance. Pour lâcher-prise, il faut pouvoir se laisser aller à la confiance ce qui est loin d’être une évidence pour des patients ayant souffert enfant ou adolescent de ce qu’ils ont pu considérer être une trahison de « proches ». Une transe réussie et agréable – quel que soit le contenu interne – me semble dans ces cas en soi réparatrice car symbolique d’une confiance retrouvée.

Croyance du thérapeute en ce qui concerne le problème du patient
Durant l’anamnèse, le thérapeute va analyser au mieux le problème du patient. Il est entendu – dans le cadre des thérapies brèves – qu’il n’y a pas besoin de comprendre parfaitement dans les détails ce dont souffre un patient pour entreprendre la thérapie. Du reste, la stratégie peut être revue au fur et à mesure des découvertes et avancées. Toujours est-il que le thérapeute est fortement conditionné par son cadre théorique thérapeutique d’appartenance et son expérience. Il aura indubitablement des opinions, des préjugés (fondés ou infondés) sur la nature de ce dont souffre le patient et de façon assez marquée, un « chemin » en tête sur le processus de guérison conforme à ses attentes théoriques et pratiques. Ainsi, un psychanalyste se fera extrêmement discret pendant la cure, mais « placera » le patient dans un cadre, même inconscient, dans lequel il s’attendra à voir émerger le fameux phénomène de « transfert ». Les attentes du thérapeute, sa conviction sur ce dont le patient est atteint et sur les soins, les étapes nécessaires à sa guérison vont constituer une influence importante dans ce qui va se dérouler durant la thérapie. Cette attente du thérapeute constitue une influence qui est connue sous le nom d’effet Rosenthal.

Robert Rosenthal a démontré expérimentalement que les opinions, les points de vue, les attentes, ainsi que les préjugés théoriques et pratiques, d’un expérimentateur, d’un interviewer, d’un thérapeute, ont un effet certain sur la performance des sujets (qu’il s’agisse de rats ou d’hommes), même lorsque ces préjugés, attentes, etc., ne sont pas explicites. Un professeur persuadé que ses élèves sont « bons, intelligents…» aura une classe qui obtiendra de nettement meilleurs résultats lors de ces examens, que celui d’une classe de niveau apparemment similaire qui pense que ses élèves sont pour partie médiocres.

La compréhension de ce point est importante. Ce point pose un paradoxe de type double-bind « aime et crois dans tes patients ». Bien sûr ce n’est pas quelque chose que nous pouvons faire avec raison, mais quelque chose qui ne peut relever que de la spontanéité, du naturel. La personnalité, la tournure d’esprit « positive » du thérapeute sont donc des facteurs essentiels au succès des thérapies. L’humour est à ce titre un ingrédient essentiel.

Croyance du thérapeute en ses capacités et en sa pratique
J’ai toujours été très intéressé par les personnes ayant une conviction profonde. Dans le cadre des thérapies ou pratiques de santé, les personnes ayant survécues à des situations graves telles que des accidents, des maladies, ou ayant été malmené par la vie et ayant trouvé une solution sont souvent d’ardents croyants, défenseurs de leur technique. Récemment, je discutais avec un nutritionniste adepte du « living food ». X. a aujourd’hui 50 ans et en semble au plus 40, il a plusieurs enfants en excellente santé qui ne se sont jamais fait vacciner et qui n’ont jamais été en contact avec le moindre médicament. X. a parlé de son expérience, de lui, et ce qu’il disait avec autant de conviction était incontestable : ainé d’une famille de 3 enfants, sa mère était médecin et son père ingénieur agronome. Petit enfant, il a bénéficié de tous les médicaments gratuits, a été vacciné contre toutes les maladies possibles et imaginables. Son père a toujours défendu l’agriculture intensive arrosée de pesticides, l’élevage animal en batterie sous perfusion d’antibiotiques. A 25 ans, X était hospitalisé pour dégénérescence nerveuse, ne pouvait quasiment plus s’alimenter lui-même, n’avait plus de cheveux et « s’est vu » mourir a l’hôpital. Il a eu un sursaut de survie, a signé une décharge et a réussit à quitter l’hôpital, les soins et les médicaments. Il a fait la rencontre de nutritionnistes renommés dont il a été l’élève en France et aux Etats-Unis. Une histoire digne des meilleurs « Storrytelling » (Confère Storrytelling de Christian Salmon) que pourrait créer un directeur du marketing créatif et désireux de vendre une « méthode santé ». Aujourd’hui il est une sorte « d’évangéliste » tellement convaincu par sa méthode qu’il est capable d’affirmer bien droit dans les yeux à quiconque qu’une nourriture saine résout tous les problèmes possibles et imaginables – même les plus graves, cancer compris – et que la psychologie en général ne sert à rien. Une nourriture absolument saine procure un mental absolument sain. Point. J’ai été passionné à son écoute. Par ce qu’il transmettait, sa force de conviction, son désintérêt pour la notoriété ou l’argent : il était clairement en mission ! Nombreux, à son contact ont changé leur mode d’alimentation – et c’est mon cas. La croyance de X. en sa méthode, en son histoire et ses causes, en les solutions qu’il avait mise en place pour s’en sortir, sont irréfutables. Il parle de son expérience personnelle, et l’a généralisé. J’ai parlé à X. de « croyance » et le mot ne lui a pas plu ; je crois qu’il ne l’a pas compris malgré le fait qu’il soit intelligent tant il est dans son « truc ». Il est probable que de nombreux patients de X. guérissent par le fait même de sa conviction et parce que sa méthode est certainement « bonne pour la santé ». Il est aussi possible que X. ne voie pas les autres cas, ceux sur qui « ça ne marche pas », tant les véritables croyants ont tendance à ne voir que ce qu’ils croient.

La croyance est déterminante dans l’influence inhérente à toute relation. L’attente croyante d’un thérapeute fait bien plus que les quelques mots qu’il pourra dire ou ne pas dire (comme en psychanalyse ou le thérapeute croit ne pas avoir d’influence en ne disant rien). Mes meilleures séances se sont faites en des moments ou j’avais la bonne disposition pour croire en la résolution du problème de mes patients. Ma croyance et ma « disposition » ne sont pas constantes – peut être mes sujets d’intérêts trop épars – et cela constitue un frein qui fait que je ne pense pas aujourd’hui que je puisse exercer n’importe quand et « sur commande », en étant efficace en toute circonstance. C’est particulièrement vrai en hypnose où la croyance est plus qu’un outil, une condition nécessaire très importante (mais non suffisante) pour le succès rapide de la thérapie.

Croyance en une Réalité
Les considérations ci-dessus seraient insuffisantes si l’on n’évoquait pas aussi cette croyance fondamentale qu’a chacun en « La Réalité ». A l’examen de travaux majeurs en psychologie et notamment ceux de l’école de Palo Alto, « La Réalité » de chacun est aussi une croyance et constituée d’un ensemble de croyances. Il est établit aujourd’hui qu’il existe autant de réalités perçues, subjectives, que d’individus. C’est que qui s’appelle le constructivisme, autrement dit « la construction de la Réalité ». Cette théorie sous-tend donc une pratique qui ne s’appuie plus sur la modification du comportement à priori (cf comportementalisme qui vise d’abord à changer un comportement pour générer un changement), mais vise à mettre l’accent sur la possibilité de créer d’autres perceptions de La Réalité plus adaptées, réalisables, notamment à l’aide de techniques de recadrages (modification du sens) ou des perceptions sensorielles, mémorielles etc. En utilisant et modifiant certaines croyances, convictions, à l’origine des problèmes, la perception de ceux-ci change et par la même induit un cercle vertueux permettant leur résolution. Induire une croyance en une Réalité plus adaptée est la clef. Il ne s’agit donc plus de résoudre un problème mais de trouver une autre perception de la Réalité où le problème disparait et permettant au Patient une meilleure adaptation générale au monde.