PATRICK KELLY – HYPNOSE et PHYSIONUTRITION NANTES

3 rue de la biscuiterie  44000 NANTES

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lun-ven : 13h30-20h00
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Souvenirs, souvenirs : Parvis de Beaubourg.

Etudiant à Paris, j’aimais me rendre au Centre Georges Pompidou pour réviser au milieu de l’ambiance studieuse de sa grande bibliothèque. Devant le centre, sur le grand parvis, il y avait à l’époque une foule de camelots, d’artistes peintres, des spectacles improbables très divers.

J’avais découvert un hypnotiseur de spectacle aux allures de forain, très impressionnant et autoritaire. Fasciné, j’assistais à distance, à ce qui m’apparaissait être alors extraordinaire, magique et un peu inquiétant.

Je me souviens encore d’une fois où une famille entière de touristes s’était placée au premier rang du cercle que formaient les badauds. Le père arborait un sourire narquois, un peu moqueur, et a accepté d’être volontaire pour le spectacle d’hypnose. L’induction a été très rapide, basée sur la fascination du regard et la surprise du choc. Je crois que des phénomènes physiologiques forts étaient utilisés tels que « pression sur les tempes » et « maintient des paupières fermés par pression sur les globes oculaires ».

Peu après, de façon saisissante l’homme arborait toujours le même sourire dubitatif alors qu’il était en transe. A la suite de plusieurs suggestions très directes, il était maintenant assis en tricot de corps en plein désert en train de conduire une jeep qui cahotait sur les dunes. Il était rouge et suait à grosses gouttes, avait soif. Il a été réveillé en petite tenue au milieu de la foule hilare et, surpris et confusionné, alors qu’il commencé à se rhabiller rapidement a été remis instantanément par surprise en état d’hypnose par le saltimbanque.

J’étais extrêmement impressionné de constater à quel point une personne ayant « connu » déjà l’état de transe pouvait y replonger si rapidement. L’hypnotiseur a demandé à l’homme de lui remettre son portefeuille et a suggéré ensuite que celui-ci était resté dans sa chambre près de son lit. Au réveil suivant, l’homme à qui il était demandé où se trouvait son portefeuille, déclarait sans hésitation et avec conviction que celui-ci était près de son lit à la maison. Il était prêt à le jurer. Le portefeuille lui était restitué et sa surprise constituait l’un des moments phares du spectacle ponctué par les éclats de rires de la foule et les applaudissements.

Dubitatif, j’ai assisté pendant plusieurs semaines – perdant de nombreuses heures de révision pour mon bac- au spectacle de cet homme bourru aux allures de forain, me demandant si les « volontaires » n’étaient pas en fait ses complices. Peut être s’en est il trouvé dans le lot, mais j’ai du constater que jamais une même personne n’était passé deux fois, et que les hypnotisés semblaient vraiment dans un « état » très différent de ce qu’il est convenu d’appeler l’état de veille, normal. Cette expérience a constitué ma première grande surprise vis à vis de l’hypnose et peut-être est-ce là l’origine de ma fascination pour l’hypnose dite classique ou de spectacle. Ainsi que cette volonté d’expliquer rationnellement, à postériori, ce qui s’était passé et m’avait alors fasciné.

Durant une formation à l’hypnose classique, et alors que je travaillais sur les hallucinations, j’ai entendu derrière moi un rugissement. C’était X qui avait « transformé » une stagiaire en panthère. C’était tout bonnement incroyable tant les rugissements, grognements et postures corporelles semblaient instinctives et proches de l’animal. J’ai alors, immédiatement pensé à ces rites initiatiques amérindiens où l’initié peut vivre le temps de la transe sous la forme d’un aigle, d’un guépard, d’un animal totem, et se déplacer et voir comme s’il était l’animal. Cette expérience a constitué une autre surprise au sens où il m’a semblé qu’un certain nombre de potentialités animales nous constituaient encore et pouvaient être libérées par la transe. Cela a suscité un nouvel intérêt pour l’ethnologie et la lecture des ouvrages relatant les rituels, cérémonies, cultes durant lesquels la transe permet de libérer, soigner, galvaniser une personne ou un groupe. Il me semble que ces pratiques peu connues aient un intérêt à être comprises et que certain ingrédients pratiques et/ou symboliques puissent être utilisés à profit dans un cadre thérapeutique (Ce qui est par exemple le cas de la récapitulation chamanique).

Le lecteur aura compris que je demeure encore très surpris par les phénomènes qui se produisent en transe et particulièrement ceux, spectaculaires, observés en hypnose classique. J’ai aussi un grand étonnement lié aux résultats positifs, inattendus, imprévisibles, de la pratique de l’hypnose. En effet, ma capacité d’analyse « à postériori » est déroutée par ce que je constate après les séances : des patients me disent que ça va beaucoup mieux, qu’ils ont beaucoup rêvés ensuite, que « ceci » ou « cela » qui ne s’était pas produit durant de nombreuses années (exemple : une bonne nuit de sommeil) est arrivé, quand bien même le contenu thérapeutique placé à l’intérieur de la séance en transe a été quasiment nul. Je dois donc convenir qu’il y a de nombreux résultats que je ne m’explique pas de façon rationnelle – je suis incapable de dire ce qui, précisément dans la séance a provoqué tel ou tel résultat – sinon éventuellement que « la transe serait thérapeutique en soi et ce même sans aucun contenu suggéré».

Et cette hypnothèse 😉 est en elle-même fascinante.