PATRICK KELLY – HYPNOSE et PHYSIONUTRITION NANTES

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Le temps n’a qu’une réalité, celle de l’instant. Autrement dit le temps est une réalité resserrée sur l’instant et suspendue entre deux néants. Gaston Bachelard

En hypnose le temps peut sembler complètement aboli ou au moins considérablement altéré, distordu. La transe est un espace-temps différent, qui semble sans limite et sans âge. Le sujet se trouve dans une sorte de présent absolu, en un lieu où tout est possible, affranchi des limites de l’expérience qui sont celles du passé. D’aucuns disent en plaisantant et avec justesse que le « futur c’est du passé en conserve».

Ici l’hypnose en s’affranchissant de la temporalité, s’affranchit aussi de ce faisceau projectif et limitant du passé vers le futur. L’état hypnotique peut suspendre l’aiguille de l’horloge, quelques minutes sembler infinies, un long travail se faire en un instant. Le patient est dans un espace-temps libéré qui n’est plus enfermé par les contraintes de la raison.

Il y a de nombreuses possibilités de jouer avec le temps en hypnose, notamment avec la régression (retravailler sur le passé) ou avec la futurisation (progression pour travailler dans l’avenir).

La Régression est utile pour aller chercher des ressources disparues, oubliées. Revivre des succès passés, des performances physiques ou intellectuelles, un bien-être déjà connu. Elle peut aussi servir à aller modifier des perceptions du passé qui peuvent demeurer très gênantes au présent tels que des traumatismes majeurs que l’adulte aurait vécu alors qu’il était enfant (inceste, mort violente de proches, accidents graves etc…).

La technique de la RHV (Remodélisation Hypnotique d’Histoire de Vie) sert à cela. Je ne l’utilise quasiment jamais, même si elle m’apparait utile pour ce qui peut être considéré comme très grave (mes patients s’inscrivent en grande majorité dans le cadre de démarches de développement personnel plus que de thérapies pour résoudre des traumatismes).

Dans la plupart des cas, et tout le monde a des bobos en tête liés à l’enfance ou à l’adolescence, je lui préfère nettement la technique de la Récapitulation Chamanique qui ne travaille pas vraiment sur l’altération sensorielle de l’événement passé mais va permettre – au moins symboliquement – de récupérer, par le souffle, au présent, l’énergie perdue dans le passé et restituer ce qui « ne nous appartient pas» au passé. Il me semble que la RHV doive t-être maniée avec beaucoup de précautions pour ne pas induire de « faux souvenirs » ou ne pas « ré-ancrer » négativement une fois de trop un événement traumatisant. Sur internet, j’ai retrouvé des témoignages de jeunes femmes ayant subies des traumatismes sexuels et ayant « tenté » de se faire soigner par hypno-thérapie. J’ai communiqué par mail avec l’une d’entre elle pour comprendre la technique qui avait été employée, ce qu’elle avait comme souvenir sur la façon dont la séance s’était passé. Les quelques lignes que j’ai lues, et qui étaient conformes au protocole appris, m’ont incité à la prudence. L’expérience était décrite comme catastrophique. La jeune femme avait l’impression d’avoir revécue le viol une deuxième fois. Certes tous les hypno-thérapeutes n’ont pas le même niveau, une bonne maitrise des techniques, une promptitude à bien maitriser la dissociation émotionnelle nécessaire à la résolution et une forme d’intelligence active de la situation. Cette technique en particulier demande à mon sens une véritable acuité et expertise car forte de conséquence potentielle.

Ma propension personnelle plutôt orientée vers le coaching que vers la thérapie m’incite à me tourner vers les techniques de futurisation. En effet, transformer le passé ne m’apparait délicat et insuffisant. Il faut de toute façon orienter la personne vers le futur, s’y projeter, pour qu’une solution satisfaisante prenne consistance. Il est essentiel que les personnes développent des projets en y associant un plaisir certain. Erickson disait « ne plus avoir de projet, c’est commencer à mourir ».

La Futurisation a déjà été abordée à la lettre F (comme Futur). Il semble que d’un point de vue neurologique imaginer soit déjà partiellement réaliser et qu’une futurisation agréable crée une empreinte émotionnelle de l’expérience plus facile à retrouver qu’à créer « from scratch ». L’habitude humaine est ainsi mise habilement à contribution, la personne cherchera à revivre l’expérience émotionnelle plaisante du futur.

Enfin, il est possible avec l’hypnose de mélanger le temps grâce au miracle permis par la dissociation : Des ressources d’un autre temps peuvent être récupérées pour le présent. « L’enfant » peut ainsi faire appel à l’adulte qu’il est aujourd’hui, plein de ressources et de sagesse. Celui peut le prendre dans ses bras, le rassurer, lui dire qu’il l’aime et qu’il est là.

J’aime beaucoup utiliser les niveaux logiques associés à la futurisation. Ainsi de l’étudiant en début d’année scolaire qui se voit, s’entend déjà dans l’environnement de l’année prochaine, avec un nouveau comportement, de nouvelles compétences, croyances… Il a déjà réussi et sent toute cette maitrise, cette assurance et ce bien-être dans sa personne, dans tout son corps. Il se retourne vers lui-même et diffuse toute sa bonne énergie, tous ses conseils bienveillants, toute sa sérénité à l’étudiant qu’il est aujourd’hui !