Phénomène – l’Amnésie

par | Avr 23, 2018 | Hypnose Côté Pro, Hypnose Thérapeutique

Patrick Kelly

Entrée. Entrance.

La mémoire est une chose curieuse. Ces dernières années j’ai effectué un certain nombre d’expériences personnelles sur celle-ci. Je me suis demandé ce qui restait, ce qui favorisait la persistance. Ce qui pouvait provoquer l’oubli. Aussi. As tu vu « L’homme sans passé » d’Aki Kaurismaki ou « The Eternal Sunshine of the Spotless Mind » de Michel Gondry ? Il y a un romantisme absolu dans l’effacement et le re-commencement.

Des expériences qui laissent songeur. Comme le goût des marrons glacés. Avant Noel.

D’ailleurs je ne me souviens plus vraiment de toutes ces techniques pour le moins curieuses. Mais est ce vraiment utile de se rappeler les choses pour bien les faire ? Tu peux très bien faire en oubliant les choses. Sans avoir même à te rappeler que les oublier ou non n’est pas important pour que tu les fasses bien. Tu peux même oublier de te rappeler d’oublier tout ça. C’est facile.

L’amnésie est un phénomène que l’on rencontre assez facilement lors des séances d’hypnose. Un certain nombre de mes « sujets » se sont réveillés de séances assez longues (environ ¾ heures) sans absolument le moindre souvenir de ce qui avait pu se passer durant.

En hypnose, l’amnésie peut être provoquée par différentes techniques :

L’utilisation de phrases favorisant la confusion au sujet de la mémoire. Assez rigolotes d’ailleurs, comme « … Et tu peux réellement te rappeler d’oublier de te rappeler que ce qu’il vaut mieux laisser à l’inconscient est à laisser à l’inconscient … »

L’utilisation de suggestions post-hypnotiques. « Et lorsque tu sortiras de transe il n’y aura plus aucun souvenir de tout ceci… comme quand on se réveille d’un rêve formidable, tout peut s’effacer si facilement, et pourtant… on se sent ensuite si bien avec cette impression de bien-être dans tout le corps… »

L’encastrement d’une période (la séance par exemple) par les mêmes actions ou paroles inhabituelles et confusionnantes, comme par exemple : poignée de main bizarre et question prononcée sur un ton inhabituel « tu es venu en métro ou en scooter ? ». A prononcer par exemple entre un début et une fin de séance.

L’utilisation d’histoires encastrées. La séance d’hypnose, après l’induction peut être constituée d’un certain nombre d’histoires (métaphores ou autres) encastrées et contenant au niveau le plus profond « le cœur de la séance » c’est-à-dire le moment où le travail thérapeutique le plus important sera fait.C’est un peu la même chose que dans Inception .

Cela peut prendre la forme suivante :

Tu es venu en métro ou en scooter ? (// interruption sans laisser répondre) – serrage de main.

Hors transe : phrases ou comportement « bizarre » induisant la confusion du sujet. Ce peut être une phrase incompréhensible, incongrue, hors de propos ou une bizarrerie comportementale du thérapeute marquante pour le Sujet.

Induction hypnotique

Descente d’un escalier de 10 marches – arrive en bas (// coupure soudaine #1)

Marche sur une plage au bord de l’eau ( // coupure soudaine #2)

Histoire métaphorique de résolution de problème : Personne en Prison – Personne s’évade de prison en faisant des efforts – retrouve sa liberté, sa santé, se sent bien, retrouve la facilité , guérit etc….

(// Reprise #2) Marche sur une plage au bord de l’eau

(// Reprise #1) Remontée de l’escalier de 10 marches

Suggestions Post-hypnotiques

Sortie de transe

Ne pas parler de ce qui s’est passé pendant la séance et immédiatement « divertir » le sujet et parler de façon positive de la vie, de la journée ou de quelque chose n’ayant absolument rien à voir avec la séance.

Hors transe : Même phrase ou comportement « bizarre » induisant la confusion du sujet.

Tu es venu en métro ou en scooter ? (// interruption sans laisser répondre) – serrage de main.

Pour exemple, spectaculaire et enfantin, j’ai vu des personnes oublier le chiffre 3 après l’avoir effacé en rêve sur un plateau. Non je veux dire sur tableau. Un grand tableau blanc. Avec un feutre où l’on écrivait les chiffres les uns à la suite des autres : « un… deux…trois…quatre…cinq…six….sept….etc. Comme ça. Et puis effacer le chiffre trois avec un chiffon blanc. Voila…complètement. Le chiffre est effacé avec le chiffon blanc..Et il a disparu…comme quand la brume recouvre le paysage qui était net. Avec un brouillard blanc, opaque…Comme ça…On sait que ça existe mais on ne le retrouve plus…Et tu pourras le retrouver après… Plus tard… dix minutes après la sortie de transe… Plus tard…

Et lorsque le Sujet est sorti de transe, le chiffre existait peut être toujours au réveil – comme les Idées éternelles de Platon – mais pendant l’amnésie de dix minutes le mot associé à ce chiffre ou le son « trois » avait temporairement disparu de la mémoire sous l’effet de ma suggestion. La personne n’arrivait plus à le dire lorsque je lui demandais de compter ses doigts, par exemple…

D’ailleurs je ne me souviens plus vraiment de toutes ces techniques pour le moins curieuses. Mais est ce vraiment utile de se rappeler les choses pour bien les faire ? Tu peux très bien faire en oubliant les choses. Sans avoir même à te rappeler que les oublier ou non n’est pas important pour que tu les fasses bien. Tu peux même oublier de te rappeler d’oublier tout ça. C’est facile.

Des expériences qui laissent songeurs. Comme le goût des marrons glacés. Avant Noel.

La mémoire est une chose curieuse. Ces dernières années j’ai effectué un certain nombre d’expériences personnelles sur celle-ci. Je me suis demandé ce qui restait, ce qui favorisait la persistance. Ce qui pouvait provoquer l’oubli. Aussi. L’oubli peut avoir du bon parfois. As tu vu « L’homme sans passé » d’Aki Kaurismaki ou « The Eternal Sunshine of the Spotless Mind » de Michel Gondry ? Il y a un romantisme absolu dans l’effacement et le re-commencement.

Et il n’y a pas besoin de se rappeler d’oublier de se souvenir de ce qui est dit ici pour l’oublier facilement et le faire tout aussi facilement. Bon comme le goût des marrons glacés. A prendre avant Noel. Peut-être après aussi. L’art de la confusion c’est de savoir se laisser aller, de naviguer tranquillement en ne perdant pas malgré tout la lumière du phare du Réel dans les brumes de la Transe.

Entrée. Entrance.

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